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Entretien avec Aleksandar Kaliterna, père d'Arijan

Updated: Dec 17, 2022

Novembre 2021


La famille Kaliterna s’installe dans l’Eure, en 2012. Aleksandar, le papa, d’origine croate, est un ancien joueur de basket de haut niveau, jouant en ligue A en Italie. L’ainé de ses 2 fils, Arijan, est né le 3 aout 2008 à Paris et est scolarisé à ? A un forum des sports à Etrépagny, il essaye, à 6 ans, le mini-tennis et s’inscrit au club de tennis. Il y bénéficie des conseils techniques de 3 passionnés de tennis, qui ont en commun d’avoir joué au club de Gisors. Son parcours l’amène à être licencié à Gisors. En 2020, malgré l’épidémie de Covid, il est autorisé à s’entrainer car il est inscrit sur la liste des jeunes sportifs de niveau régional. En septembre, il est champion de Normandie des 11-12 ans. En septembre 2021, il est vice-champion de Normandie des 13-14 ans. Des questions lui seront directement posées début 2022.


* Bernard Vannier : Dans quelles conditions votre famille s’installe t’elle en Normandie ?

- Aleksandar KALITERNA : On s’installe en Normandie, car on voulait devenir propriétaire, or à Paris, c’était impossible.


* BV : Au club d’Etrépagny, Arijan reçoit lors du mini-tennis, les conseils de Martine Langlet, que nous connaissons bien à Gisors, car elle joue au club en équipe féminine et est souvent venue nous aider lors des challenges inter-écoles. Quelle est la place de cette période dans l’initiation au tennis d’Arijan ?

- AK : Au forum des sports à Etrépagny, Arijan a choisi le tennis car Martine Langlet était très gentille et passionnée avec les enfants. Elle a continué à jouer régulièrement avec Arijan les 2 années suivantes.


* BV : L’éducateur fédéral, Julien Falaise, également joueur de l’équipe masculine 3 de Gisors, prend en charge Arijan lors de sa 1ere année à l’école de tennis à Etrépagny. Lors de sa 2e saison, il est entrainé par la monitrice du club, Emilie Duval, formée à Gisors, depuis son enfance. Comment Arijan évolue-t-il au club de tennis d’Etrepagny ?

- AK : Julien Falaise a entrainé Arijan la 1ere saison, une fois par semaine dans un groupe de 8 enfants, dont le niveau était la découverte et le loisir. La 2e saison, Emilie prend la relève de Julien et intègre Arijan dans un groupe d’enfants plus âgés et du niveau d’Arijan. La 3e année, Arijan bénéficie d’une détection par l’entraineur départemental de l’Eure, Arnaud Leroux, qui a fait mettre en place par le club d’Etrépagny, un planning d’entrainements, avec en plus un entrainement au Centre départemental de Poses toutes les 2 semaines.


* BV : A 7 ans, l’entrainement d’Arijan à Poses, devient hebdomadaire avec le nouvel entraineur départemental, Patrice Faviéres, expérimenté. A 8 ans, l’entrainement à Poses, augmente encore, à 2 fois par semaine : le mercredi avec Jean François Pringault, nouvel entraineur départemental, et le vendredi avec Jean Baptiste Bollé, entraineur fédéral. Comment évaluez-vous ces prises en charge ?

- AK : Elles ont été très bonnes, car chaque entraineur apportait quelque chose. Peut-être, un regret, un rythme établi avec une année de retard, car tous les meilleurs en France, de son âge, avait deux fois plus d’heures d’entrainement par semaine.


* BV : En septembre 2017, il reste licencié à Etrépagny, mais vient s’entrainer à Gisors avec Fabien Campello comme moniteur, afin de profiter de la présence d’adversaires de son niveau, même s’ils sont un peu plus âgés. Comment est vécu ce changement ?

- AK : Le changement d’entraineur, avec Fabien Campello à Gisors, est bien vécu, car Fabien avait beaucoup d’espoir et de passion envers Arijan, qui en plus, adorait jouer sur terre battue.


* BV : En septembre 2018, il est licencié au TCG et est champion de l’Eure en avril 2019. Quel est le ressenti après ce premier titre ?

- AK : Arijan était ravi de son premier titre important, et nous aussi, le travail avait payé.


* BV : Tous ces entrainements et ces compétitions entrainent beaucoup de déplacements. Comment avez-vous réussi à organiser la vie familiale, avec 2 parents qui travaillent et 2 garçons sportifs ?

- AK : C’était très dur ! L’avantage est mon travail tôt le matin et pas le mercredi. Je pouvais donc emmener Arijan à Poses, avec son jeune frère Veran, encore bébé, ce qui était très compliqué et très fatigant pour moi.


* BV : En septembre 2019, Ajian est sélectionné par la Ligue de Normandie, pour débuter un entrainement régional, à Mont Saint Aignan, avec un hébergement au Centre de Sotteville-Rouen. Comment la famille s’est adaptée à ce nouveau planning ?

- AK : Le nouveau planning au CRJS de Sotteville nous a beaucoup aidé. Arijan s’adapte très vite, même étant seul dans sa chambre. Il finit avec une moyenne générale de 17. Je pense que la fédération de tennis demande trop aux enfants et trop tôt ! Les sports que j’ai pratiqué ne le faisaient pas.


* BV : En mars 2020, la pandémie au Covid 19 provoque un confinement, la fermeture des salles de sport et l’arrêt de toutes les compétitions, sauf les championnats départementaux et régionaux des 11-12 ans et des 13-14 ans. Ceux-ci ont lieu à l’arrêt du confinement en juin puis en septembre. Cela permet à Ajian, classé 15/1, de conserver son titre de champion de l’Eure et d’acquérir celui de champion de Normandie face à un 15/2, alors qu’il avait perdu la saison précédente en demi-finale contre le futur vainqueur. Quels sentiments avez-vous ressenti pendant ces compétitions ?

- AK : Ces championnats de l’Eure et de Normandie nous procurent beaucoup de stress. Nous préférons qu’Arijan soit encadré par un entraineur, afin de ne pas lui transmettre nos stress. Il doit jouer pour lui et pas pour nous.


* BV : Arijan est sur la liste des 12 entrainés de ligue 2021 du « Groupe Avenir Régional », avec 2 autres jeunes nés aussi en 2008, Ben Ammar Léane et Fleur Mayoral, classés 15 et jouant à Mont St Aignan. Vous qui avez pratique l’athlétisme à un haut niveau à 16 ans, puis le basket en National en Italie, comment évaluez-vous la prise en charge physique et psychologique par la ligue ?

- AK : On est très satisfait de la prise en charge de la ligue de Normandie.


* BV : Le président du club de tennis de Gisors, Jean Paul Cerbonne, a insisté lors des réunions du comité directeur, pour que le club aide financièrement la famille à suivre ce parcours. Il a obtenu un complément de subvention de l’Entente Gisorsienne et une aide de l’entreprise Boillet Immobilier. Le CDET et la Ligue contribuent aussi aux dépenses, mais que partiellement, alors que dans les sports collectifs (football, basket..), les meilleurs jeunes bénéficient d’une prise en charge complète. Que pensez-vous de ce mode de fonctionnement ?

- AK : Au niveau financier, le club de Gisors nous a beaucoup aidé. Je pense que, par rapport aux autres pays, on est beaucoup aidé en France. En Italie et en Croatie, Arijan n’aurait pas fait du tennis, au moins pas à ce niveau Trop cher pour nous. Dans le tennis, plus un enfant est fort, plus c’est cher, alors que c’est l’inverse dans les autres sports.


* BV : Les directives fédérales en 2020 orientent les meilleurs jeunes vers le Circuit Europe afin de « marquer des points », obligatoire pour la suite des entrainements. Ce système est quelque peu injuste, car très couteux en déplacements lointains, il n’est pas accessible à tous. Comment le vivez-vous ?

- AK : Le Circuit Europe, je le vis très mal. Heureusement, cela change avec le nouveau président. Parfois, des jeunes nés en 2008 (13 ans), reviennent en France, avec des victoires contre des classés à (0) ou 1/6, sans avoir la décote de classement attribuée en France aux jeunes !


* BV : En ce début 2021, la pandémie liée au Covid 19, est source de contraintes, sévères pour le sport amateur associatif, avec la fermeture des structures couvertes, laissant le tennis se pratiqué uniquement sur les courts extérieurs. En fait, il existe une dérogation pour les sportifs inscrits sur les listes officielles de haut niveau du Ministère des Sports. Ajian en bénéficie car il est champion de Normandie 2020 et peut donc s’entrainer avec un moniteur ou un autre jeune de la liste, dans notre bulle ou dans la salle Arthur Ashe. Quelles sont les conséquences pratiques pour vous de ces contraintes de protection sanitaire ?

- AK : Pendant le confinement, nous avons eu de la chance avec les dérogations pour les jeunes inscrits à la Préfecture sur la liste des sportifs « Haut niveau régional » par le ministère des sports pour continuer des entrainements. Pendant le 1er confinement, total, nous avons effectué beaucoup de physique et du mur d’entrainement.


* BV : En l’AG du TCG, mi-octobre 2021, dans la salle Arthur Ashe, Arijan a reçu une récompense du club pour son titre de champion de Normandie. A l’AG de l’Entente Gisorsienne le 3 juillet 2021, il a reçu le « Trophée annuel de l’Entente ». Que vous inspire cette reconnaissance du brillant parcours d’Arijan et de ses efforts à l’entrainement, par la vie associative sportive gisorsienne ?

- AK :


* Bv : En juillet – aout 2021, la vaccination contre le Covid, si elle atteint 80% permettra d’obtenir une immunité collective qui pourrait éviter une 4e poussée de la pandémie. Dans ce cas, quel est le programme prévu pour Arijan à la rentrée de septembre 2021 ?

- AK : En septembre, Arijan est vacciné contre le Covid, sinon, il ne pouvait pas intégrer le CRJS de Sotteville. Je n’étais pas pour vacciné un enfant de 12 ans.


* BV : Vedran, petit frère d’Arijan, avait aussi un bon potentiel au tennis, mais il s’est orienté vers le basket et le rugby. De toute façon, il est quasi impossible pour une famille de renouveler les sacrifices (en temps réservé pour les déplacements et en finances), que nécessitent un parcours d’un jeune de haut niveau, comme pour Arijan. Que vous inspire cette situation et comment y remédier ?

- AK : Vedran aimait bien le tennis, mais en lui faisant essayer le rugby et le basket, il a trouvé son compte. Il est plus passionné par le basket que ne l’avait été son frere Arijan pour le tennis au même âge ; mais ils ont deux caractères différents. Il a de la « gnaque » et du caractère ! Parfait pour le basket et le rugby.


* BV : Quels sont tes joueurs de tennis préférés, français et dans le monde ?

- AK : Chez les français, j’aime Gaël Monfils, très athlétique et spectaculaire. Sur le plan mondial, j’aime le charisme et le tennis de Wawrinska et le mental de Nadal, qui m’impressionne énormément et que je place en N°1 sur tous les sports, au niveau mental.



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